Bien choisir ses moulinet a carpe

Le moulinet, pièce maîtresse de l’ensemble carpe, doit comporter des caractéristiques adaptées à la pêche pratiquée. Les moulinets efficaces pour la pêche de la carpe doivent être dotés des spécificités suivantes pour faire face à la plupart des situations :

- Puissant ;

- Au moins 75 à 80 cm de récupération par tour de manivelle ;

- Frein précis micrométrique ;

- Grande capacité (au moins 300 m en 35/100) ;

- Ratio convenable ;

- Robuste.

D’autres caractéristiques, comme le nombre de roulements, le revêtement de la lèvre, la taille et la forme de la bobine ou le poids peuvent avoir leur importance tout en étant toutefois secondaires.

Pour en mesurer les aspects de manière concrète, mettons-nous en situation réelle sur les bases suivantes : batterie de 4 cannes, temps sec et 10 poissons de taille moyenne pris lors de la partie de pêche, ce qui est un résultat relativement bon. Les montages, toutes cannes confondues, sont lancés entre 15 et 20 fois en considérant que tous les lancers ne sont pas parfaits et qu’il faut en recommencer certains ; cela fait en moyenne entre 4 et 5 lancers-ramenés par ensemble canne-moulinet en 24 h ! Nous sommes bien loin des 200 lancers-ramenés d’une journée de pêche aux leurres ! Dans ces conditions, il est évident que quelques grammes de plus ou de moins sur le moulinet seront négligeables, d’autant que la canne est posée sur son support 90 % du temps… De la même façon, la durée de vie d’une bobine en graphite sera bien assez longue pour vous permettre de pêcher sereinement !

Il est cependant clair qu’un moulinet étanche doté de 10 roulements et d’une bobine en aluminium et titanium vous réservera moins de surprises qu’un autre dont le mécanisme est susceptible de lâcher à tout moment ! Sur le marché actuel, ce n’est pas le choix qui manque et les fabricants nous proposent aujourd’hui de petits bijoux, chacun comportant son petit plus : large bobine conique, systèmes d’enroulement perfectionnés, etc. Même si ces éléments sont des atouts incontestables, ils tiennent plus du confort du pêcheur que de la réelle plus-value technique en action de pêche.

Débrayable ?


Le débrayable Quantum

Il fût un temps où le moulinet débrayable était indétronable sur les batteries carpistes. Pratique, un quart de tour de manivelle fait sauter le débrayage pour le reconfigurer en réglage normal. Ce type de moulinet est beaucoup moins utilisé aujourd’hui, au profit de modèles à large bobine, privilégiant le « feeling ». Ils sont aussi, pour la majorité, plus compacts et font l’économie d’un mécanisme supplémentaire. Le moulinet débrayable garde ses aficionados mais les modèles simples sont beaucoup plus répandus : le toucher est meilleur, la réactivité du pêcheur est plus rapide et plus sensible dans les précieuses premières secondes de prise de contact avec le poisson… En bloquant la rotation de la bobine avec le pouce et l’index, il est possible de contrôler avec plus de sensibilité la fuite du montage, de ressentir la fougue de la carpe pour s’y adapter en réglant le frein précis d’un geste dosé et assuré. De plus un frein avant simple comporte moins de pièces mécaniques susceptible de lâcher un jour.

Le frein

Le frein est certainement le point le plus important d’un moulinet carpe. Privilégiez les freins avant, plus précis, plus puissants et plus robustes que les modèles arrières. Il trouve toute sa valeur au ferrage, lorsqu’il est nécessaire de le resserrer pour entamer le combat, deux ou trois tours doivent suffirent à arriver au bon réglage, qu’il sera peut-être nécessaire de réajuster au fil du combat et de son déroulement.

Attention à ne pas trop utiliser ce frein en dehors de l’action de pêche (beaucoup tirent sur le fil en desserrant le frein pour allonger la bannière, changer la canne de place, prendre du mou pour confectionner un montage, etc.). Cette façon de faire à tendance à vriller le fil inutilement ; utilisez plutôt l’anti-retour ou soulevez le pick-up.

Quoi qu’il en soit, le choix du moulinet doit se faire selon trois considérations principales :

- Les caractéristiques générales doivent satisfaire aux exigences citées plus haut et propres à la pêche de la carpe (la plupart des moulinets surfcasting conviennent d’ailleurs) ;
- Les lieux de pêche les plus fréquemment arpentés (rivières, pêche à grande distance, grands lacs ou étangs de faible superficie) ;
- Les poissons recherchés et le plus fréquemment pris ;
- Le budget et les aspects esthétiques !

De nombreux carpistes ont vite fait de tomber dans le jeu de la course à l’armement : il est évident qu’il agréable de posséder une belle batterie, composée de matériel clinquant mais la finalité de la pêche ne doit être oubliée : prendre des carpes et du plaisir ! En ce qui concerne le premier point, les caractéristiques du matériel doivent être adaptées aux poissons et aux conditions de pêche alors que le second, même s’il dépend du premier, est beaucoup plus subjectif !

Une considération purement logistique : les modèles dotés d’une pression pour plier la manivelle s’avèrent très pratiques lorsqu’il faut ranger 4 gros moulins dans le fourreau sous la pluie !

Faire évoluer son moulinet

Tous les fabricants proposent aujourd’hui des modèles d’entrée de gamme de très bonne facture… Qui dévoilent tout de même des limites lorsque la pratique dépasse un certain nombre d’heures de pêche ! Sans parler des points techniques propres à chaque marque, un moulinet haut de gamme est forcément plus cher… Pour une pratique vraiment intensive et pour une confiance totale dans le matériel, un moulinet étanche sera idéal. Une bobine métallique, voire deux, permettront de faire face à toutes les situations. Enfin, quelle que soit la qualité du moulinet, un entretien régulier et minutieux sera gage de bon fonctionnement et de longévité !

Patrice MAHARIBATCHA

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