Le PVA ou pas

Le PVA, ou
alcool polyvinylique est ce que l’on appelle pour les accros à la physique/chimie, un polymère synthétique issu de l’acétate de vinyle.


Lors de son élaboration, il subit une hydrolyse qui selon son niveau va lui donner des caractéristiques très différentes en terme de masse moléculaire et donc de dureté et pour ce qui nous intéresse, de solubilité dans l’eau. Sous cette forme, ce sont principalement les industries agro-alimentaires et pharmaceutiques qui en font usage, pour l’enrobage ou l’encapsulement de médicaments et de compléments alimentaires.


Vous vous doutez bien qu’en aucune façon, son inventeur n’aurait imaginé satisfaire nos
boites à pêche avec ce qui pour moi en tout cas, est apparu comme une arme supplémentaire redoutable pour piquer une carpe.

Le PVA, mais pourquoi faire … ?

Pour Vraiment Accroître ses résultats !

Techniquement, l’objectif est simple : offrir à dame carpe une présentation d’esche optimisée par un amorçage précis, quantifié à souhait, constituable par une palette infinie d’appétants, le tout en jouant au maximum la carte de la discrétion, tout en ayant un montage mécaniquement pêchant.

L’intérêt : cibler un seul poisson, aller à l’encontre des amorçages stéréotypés,
rentabiliser les pêches rapides, contrer une éducation du poisson face à la pression de pêche, accélérer l’acceptation de son appât ou encore positionner celui-ci sur des spots impropres (vases, herbiers…).

Se sont les carpistes anglais bien sûr, qui ont eu la primeur d’utiliser cet astucieux produit. A ces débuts, il n’était pas décliné dans tant de matériaux, aux multiples utilisations et dans la majorité des marques. Aujourd’hui, plusieurs familles d’accessoires en PVA existent avec chacune leurs caractéristiques propres, leurs qualités et leur défaut.


Dressons l’inventaire des principaux produits et voyons ensemble leur intérêt technique et comment les utiliser au mieux dans notre pêche de la carpe.

Le fil soluble est le premier matériau en PVA à avoir trouvé sa place dans notre pêche. Appelé également corde, il permet de réaliser des colliers et des chapelets d’appâts directement reliés à nos montages. Le « stringer » est un grand classique en matière de présentation. Il autorise une précision d’amorçage bien supérieure à celle du lance- bouillettes, ou en est un complément intéressant. De plus sa fonction anti enmelleuse n’est plus à prouver et c’est un plus pour tous ceux qui aiment encore user de bas de lignes très souples sans faire de tricot pour autant.

Qu’on l’utilise pour présenter un montage en assiette isolée ou pour faire des rappels plus proches de son esche sur une large zone amorcée, il y a des petits pièges à éviter !


Généralement, les fils solubles sont constitués de plusieurs sections, un peu comme une
tresse : trois, six, voire neuf fils. Selon les marques et leur fabrication, tous n’ont pas les mêmes qualités de solubilité. A fortiori, certains sont nominés pour eaux chaudes, d’autres pour eaux froides mais restez toujours méfiants quant aux descriptifs des marques. L’important est d’en avoir éprouvé plusieurs pour ce faire une idée précise et ainsi éviter les surprises. Le pire de tout étant un matériau qui ne fond que partiellement dans des eaux aux températures inférieures à 15°c.


Dans le cas d’un stringer, si un poisson se saisi d’une bouillette encore solidarisée aux autres, quelques bips se solderont par la fuite du poisson et ou la nécessité de reposer son montage, un gros doute s’étant installé dans votre tête.


En eaux froides, pour contrer la majorité destracas possibles, veillez à bien espacer vos appâts le long de votre filament.N’hésitez pas à réduire le nombre de brins composant votre fil soluble. Il fondra plus vite. Sa résistance étant moindre il faudra penser à alléger la
charge que vous y enfilerez.


En eaux chaudes doubler l’épaisseur du fil soluble vous assurera une descente vers le fond sans encombre et autorisera aussi une charge plus lourde ou des lancers plus appuyés.


La finesse
d’un brun soluble trouve ses limites lorsqu’il faut lancer très fort ou lorsqu’on utilise des appâts très lourds, mous ou encore pré- percés. Avec la force de propulsion de la canne ces derniers ont tendance à reculer sur le fil et une fois dos à dos, ils resteront solidaires, empêchant le soluble de fondre. Un collier d’appât autour du plomb souffre moins du même symptôme mais fait perdre en distance et n’assure plus l’anti emmêlement. Arrive alors à la rescousse le PVA bande, qui de part sa section plate et bien large assure un meilleur maintient. Attention sur des appâts de petits diamètres ou trop mous vous risquez l’éclatement. Bien entendu, qui dit plus de matière, dit fonte
plus lente.


A vous de choisir l’un ou l’autre selon vos
conditions de pêche.